Ce petit livret de poésie a pris forme pendant l'écriture de mon mémoire de fin d'année sur la relation entre le jeu et l'art intitulé: "Jeu créatif -Art ludique".
Jouez le jeu et jetez-y un coup d'oeil→
1. Marque la sortie, la séparation, le point de départ.
2. Marque la cause.
3. Marque la matière dont une chose est faite.
4. Marque une partie d’un tout qui est subdivisé.
5. Au profit de.
(Source: wiktionary.org)
I am donating the proceeds from the sale of this painting to Stëmm vun der Strooss, an organisation that helps people experiencing homelessness and other vulnerable members of society.
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Alexandra Oxacelay, Director of the Stëmm, appeals to any art lover, philanthropist, municipality or company who would like to support a young local artist and disadvantaged people at the same time: " It is a good opportunity to honour an exceptional and respected person like Albert and to highlight the local art scene while supporting the Stëmm.”
«Une telle question déborde la question : quel est celui à qui je demande « qui est-tu? » ou « qui va là? », quel est son nom, c’est-à-dire ce qui le constitue comme tel ou tel? Elle la déborde pour la simple raison que posée sur le mode du qui, elle recèle comme l’un au moins de ses possibles (à savoir de ce qui la rend possible comme cette question) une réponse sur le mode du quoi, laquelle à son tour peut être entendue sur le mode du qui. C’est l’ébranlement simultané du quoi et du qui, en somme, qui fait que le débordement - si le mot convient, ou s’il ne faut pas imaginer une sorte de débordement interne aux bords des deux questions […] »1
Ce « débordement » interne aux bords des deux modes du quoi et du qui, que Philippe Lacoue-Labarthe dit identique ou au moins analogue à celui de la Dassheit sur la Washeit, se réfère automatiquement à la dualité d’une telle question, ou plustôt à une telle réponse double. Ce qu’il propose, faute de mieux, d’appeler question de la Werheit, question de l’existence (l’essence du Dasein) comme question de l’être (sur le Verständnishorizont). En ce sens on fait signe vers « l’absence d’identité » avec le Dasein et son inessentialité, vers le : « Das “Wesen”des Daseins liegt in seiner Existenz. » (M. Heidegger, Sein und Zeit).
La question de la Dassheit sur la Washeit se tourne en même temps vers la Werheit, qui elle se référant au mode du qui, se révèle au mode du quoi tout en restant au mode du qui. Le point qui relie le mode du qui et le mode du quoi est ce que Heidegger appelle l’essence même (Wesen). La relation essentielle que « la réponse d’Ulysse » établie c’est celle entre la Dassheit à l’être. Le fait d’être et le fait d’être de manière absolue dans l’espace temps. La notion de temps se trouve du coté ontologique et permet la compréhension de l’être sur le Verständnishorizont, d’où le titre Sein und Zeit de Martin Heidegger.
En se posant la question : « Qu’est-ce le Dasein à ce moment-ci ? » On tombera sur les différentes possibles manières d’être par lesquelles l’étant passe pour répondre au mode du qui, mais la simple Vorhandenheit (existentia) de l’étant répond au mode du quoi. L’identité, ici, phénomène ontique peut très bien mener vers une réponse du mode de personne, comme Ulysse nous le fait remarquer par la pure ressource d’un Witz. Il faut par contre distinguer entre « l’absence d’identité » par l’inessentialité du Dasein et « la perte d’identité » qui elle, résulte de la Jemeinigkeit, du fait que le Dasein tourne autour de soi-même.
Mais qu’en est-il de l’artiste ? « […] celui qui vit, ne travaille pas et qu’il faut être mort pour entièrement être créateur »2
« Il est nécessaire d’être dans une certaine mesure en dehors de l’humanité, d’être un peu inhumain, de vivre à l’égard de ce qui est humain dans les rapports lointains et désintéressés, pour être en état, pour être seulement tenté de le représenter, de jouer avec, de le reproduire avec goût et succès. »3
Il y aurait un déplacement de l’essence de l’artiste. Ici ce n’est ni l’absence de l’identité, ni la perte de l’identité, mais une mise en parenthèses, un décalage d’identité. Un décalage s’éloignant du « qui », de l’humain, mais non dans un sens Kantien où la question de l’homme soit l’effondrement de la raison (du sujet), de ce qui définit métaphysiquement l’homme. Ni dans le sens de la Dassheit sur la Washeit, mais dans le sens d’une Werheit unique à l’artiste qu’on pourrait qualifier d’Ulyssien.
Lorsqu’ Ulysse (Odysseys) répond « personne » (oudeis en grec), c’est clairement l’artiste qui est à l’œuvre. Ici se confondent dans la réponse, les deux instances du quoi et du qui, du Was et du Wer, de l’artiste et du médium. Le médium de l’artiste est son propre corps dépourvu de son côté humain. La « mort artistique » entraine à ce moment la mise en parenthèses de l’homme, un décalage vers l’inhumain. Un artiste répondant au mode du qui ne parle que représenté par son médium. Ce qui est le cas la plupart du temps, parce que l’artiste n’est qu’artiste que lorsqu’il crée. La mort de l’artiste entraîne une renaissance anthropofique totale et la mort du médium entraîne la disparition du Dasein.
Cette « mort » que l’humain doit subir (d’après Thomas Mann) pour devenir entièrement créateur, il faudrait plutôt dire l’apprentissage de « mourir peu à peu », parce que cela prend du temps et exige du travail, nous amène à une conclusion qu’on connait tous, mais qui nous est présenté dans un nouvel angle :
On n’est pas né artiste, on est mort artiste !
1 Philippe Lacoue-Labarthe, La réponse d'Ulysse et d'autres textes sur l'Occident, Éditions Lignes, 2012.
2 Thomas Mann, Tonio Kröger (fin Chapitre 3)
3 Thomas Mann, Tonio Kröger (Chapitre 4)